Dupa...

Inainte, a fost stres...

In timpul momentului respectiv, au fost si stres si emotie

O zi mai tarziu, au fost si stres si emotie si neliniste

O saptamina mai tarziu, adica acum, sunt bucurie si incredere si sperante.

Bine ca i-am ascultat pe niste insi binevoitori, fara ei, n-as fi transcris pe hartie sufletul meu de traducatoare.

Aici, gasiti versiunea in romana :

Si jos, gasiti versiunea in franceza :



"Traduire la littérature contemporaine"




Intervention du 20 novembre 2009 à l'Institut Culturel Roumain
reprise dans l'Observator cultural du 26 novembre 2009.



"Difficile et intimidant d’intervenir sur ce thème. Intimidant mais honorant d’être parmi vous, des personnes, auteurs, traducteurs, éditeurs, organisateurs sans qui ma passion ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Difficile car le sujet est vaste et mon expérience encore jeune.


Tout d’abord, traduire est, me concernant, une affaire de passion, avant d’être une profession, c’est une expérience très intime, traduire me fait entrer dans l’atelier de fabrication d’auteurs-couturiers que j’admire, que je respecte. Agnès Desarthe, qui est auteur et traductrice, dit que le traducteur est «un tamis, un filtre». C’est aussi ce que je pense: à travers le traducteur, l’auteur traverse des espaces, des frontières, son texte s’infiltre dans le filet du traducteur qui ne doit garder que le bon et éliminer les aspérités, les éléments indésirables qui peuvent se glisser et altérer le texte.
Le métier de traducteur est un travail dans l’ombre, c’est aussi pour cela que la traduction me plaît et c’est un travail à l’ombre de l’auteur, qui protège son traducteur des soleils trop éblouissants et des brûlures.
La traduction et l’histoire que j’ai avec elle sont avant tout une histoire de confiance, une histoire qui commence souvent de la même manière: à deux, l’auteur et moi, puis à trois: l’auteur, l’éditeur et moi. Une histoire de confiance et d’amour.
Comme toute histoire d’amour, la traduction génère aussi des souffrances, des contraintes, de l’exigence. Ce n’est pas un travail que l’on peut faire à moitié, la langue est beaucoup trop exigeante pour cela. Et c’est une histoire d’amours pluriels, je n’ai qu’un coeur et les auteurs dont je suis tombée amoureuse sont nombreux. La liste est longue, je peux cependant vous citer les tout-premiers à m’avoir fait «tomber»: Gheorghe Craciun, Ana Maria Sandu, Filip Florian, Razvan Radulescu, Gabriela Adamesteanu, Svetlana Carstean, Vlad Zografi, TO Bobe, Razvan Petrescu, Mircea Nedelciu...
Si je devais qualifier la littérature que je traduis aujourd’hui, me basant pour cela sur les projets sur lesquels je travaille actuellement, je parlerais d’une littérature moderne et singulière. Cette littérature moderne et singulière est roumaine et la mission qui m’incombe est de la transmettre au public français. Ce chemin sur lequel j’ai décidé de m’engager n’est pas sans embûches et il me serait difficile de le suivre sans soutien. Je pense bien entendu à l’Institut Culturel Roumain, qui fait un travail formidable pour faciliter le travail des traducteurs et des éditeurs, à travers ses programmes d’aide et grâce à des personnes en qui j’ai une entière confiance et une grande reconnaissance.
Je traduis en ce moment les nouvelles de l’anthologie qui paraîtra aux éditions «Pour la nouvelle» en 2010. Chaque titre publié par cet éditeur est consacré à un pays. Et c’est la première fois, qu’ils publieront des nouvelles roumaines. La sélection que j’ai faite est le résultat des quelques années que j’ai passées en Roumanie, de mes rencontres avec les auteurs, des amitiés qui en sont nés, de mes découvertes, de mes expériences, de mes collaborations avec l’institut culturel roumain, avec les éditeurs, ou avec la presse culturelle du pays et de mes goûts, naturellement. Ma culture littéraire roumaine s’est faite ainsi et se poursuit ainsi, sur place, je ne conçois pas pour le moment une autre façon de travailler. Le sommaire de l’anthologie de nouvelles comprend dix auteurs roumains, dix grands noms dont je suis très fière de traduire les textes: Gabriela Adamesteanu, Lucian Dan Teodorovici, Ana Maria Sandu, Razvan Petrescu, Florin Lazarescu, Svetlana Carstean, TO Bobe, Laurentiu Bratan, Filip Florian... Le dixième est en cours.


Avant cette anthologie, sortira au mois de mars, «L’écorchure» d’Ana Maria Sandu, dont j’ai terminé la traduction. «L’écorchure» a été le premier livre de cette auteure que vous connaissez en roumanie sous le titre : «Din amintirile unui Chelbasan». Ce sont les éditions du Chemin de fer qui ont décidé de le publier. Un éditeur pour lequel mon admiration est sans borne. Cette maison est née en novembre 2005. Ils sont trois à s’être lancés dans cette aventure : Clotilde Bocquet, Renaud Buénerd et François Grosso. Leur spécificité est de publier des textes de littérature illustrés par des artistes contemporains. Des textes le plus souvent inédits, quelquefois épuisés.
Concrètement, ils ont décidé de s’appuyer, d’un point de vue littéraire, sur des auteurs qui ont déjà une certaine notoriété, pas des inconnus (mais pas des stars non plus) pour que les libraires les soutiennent et aussi parce que ce sont avant tout des livres de littérature, en vente dans les rayons littérature des librairies.
Pour les artistes, ils font appel à des artistes émergents.
Dans leur catalogue, on trouve des auteurs tels que : Annie Saumont, Henry Bauchau, Dominique Mainard, Mercedes Deambrosis, Eric Pessan, Klaus Mann, Dominique Fabre...
et des illustrateurs comme : Françoise Pétrovitch, Anne-Laure Sacriste, Patricia Cartereau, Jean Lecointre...
«L’écorchure» sera illustrée par Marine Joatton et sortira à l’occasion du salon du livre de Paris. Les éditeurs du Chemin de fer ont réagi avec beaucoup d’enthousiasme au texte d’Ana Maria, travailler pour eux est un réel plaisir, on se sent écouter, face à des gens humains et passionnés.
Lorsque j’ai terminé la traduction du texte, j’ai eu un temps de flottement, un temps durant lequel je ne voulais plus envoyer mon texte à l’éditeur, je ne pouvais pas m’en détacher et l’envoyer était pour moi le perdre, mais lorsque je l’ai fait, j’ai immédiatement été rassuré car l’éditeur fait un travail merveilleux avec ce texte, il a beaucoup réfléchi pour trouver l’artiste la plus appropriée à l’univers du texte d’Ana Maria. Et je suis donc rassurée et confiante pour son avenir, sa sortie dans le «vrai» monde.


J’aime ce lien que je partage avec les auteurs, les voir, les écouter, partager avec eux... contribue énormément à mon plaisir de traductrice.
Ma rencontre avec les auteurs et leurs textes, m’ont confirmé dans mon chemin, ils ont cru en moi et sans leur confiance je n’oserais pas continuer. Leur présence et leurs encouragements me sont très précieux. Je les en remercie. Je souhaite mon avenir de traductrice ainsi, à l’ombre de ces auteurs." Fanny Chartres




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