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Affichage des articles du 2010

Le poème de la robe-élixir

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Le poème de la robe-élixir Iulian Tănase Je pense à tes robes comme à des êtres parfaitement possibles auxquels tu donnes vie nom forme couleur Un jour tu réaliseras la robe tant cherchée ce sera la robe de souffre et de mercure ce sera la robe-élixir la robe-fleuve et cette robe-élixir s'écoulera à travers toi à travers tes veines dentelées sous ta peau de soie son or serrera la main de ton or sanguin et la robe-fleuve traversera ta chair pourpre elle transpercera ta peau et se dirigera vers ce pays ou les robes parlent dans leur langue vaporeuse langue des robes que seul toi peux comprendre Le deuxième jour la robe-élixir se fera lourde comme un pain en pollen elle gonflera son ventre en or et grandira Le troisième jour la robe-élixir te mettra au monde elle te mettra au monde, toi justement qui lui as donné la vie cette robe entièrement parfaite et entièrement maternelle deviendra ta mère elle t'allaitera de son sein en or tout comme une mère allaite sa propre mère elle

Sans titre

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Reste dans mes yeux une étincelle artificielle Emmêlant et malmenant Dupant et me dupant Reste dans mes yeux un peu de bleu Un peu passé, de moins en moins bleu De plus en plus creux Reste dans mes yeux un fluide Perfide et brûlant Ne voulant pas s'écouler Reste dans vos yeux une insignifiance vivante et trébuchante touchante mais inquiétante L'insignifiance a compris vous remercie et se replie

Rahova

Prison de Bucarest Envoyée là-bas pour quelque chose que je n'identifie toujours pas Pour vivre quelque chose dont je pressentais à l'avance Le trouble puis la chute 6 hommes Un auteur Nous, face à 6 êtres privés de liberté qui attendaient depuis des semaines cet éclair Comme tout éclair, la brûlure fait suite à la lumière La brûlure reste, la lumière passe Ma peau se souvient des traces: Ces mots libérés dans un français un peu bancal Ces voix et ces regards J'ai regardé et écouté ceux qui ont volé, tué, blessé J'ai oublié les faits Ce soir mes yeux sont restés, là-bas, avec eux Celui qui parlait des vagues se "cassant" sur les rochers Celui à la "tête-arbre" Celui à l'enfance bucolique et heureuse Celui se rappelant du gâteau aux prunes de sa grand-mère Celui qui pense que les arbres sont uniquement destinés aux chiens Celui aux dimanches d'enfance qui me rappellent que les miens étaient un peu fades, dépourvus de l

Pourquoi ?

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Pourquoi vient la tristesse? Pourquoi est-elle toujours Au coin de la maison, dans l'armoire, sous la table basse du salon, Derrière les livres de la bibliothèque? Pourquoi s'infiltre-t-elle? Pourquoi guette-t-elle? Nous avons été bons et sages. Qu'est-ce-qu'elle a avec nous? Pourquoi se montre-t-elle dans les yeux de l'ami, Sur le visage, dans le sourire de la femme bien-aimée? Pourquoi, pourquoi? Pourquoi nous réveillons-nous le matin, Et nous soupirons et nous regardons dans le vide? Que vient-elle chercher dans nos rêves, Dans notre sommeil? Nous avons été bons et sages. Pourquoi ne Nous laisse-t-telle pas en paix? Pourquoi s'étale-t-elle, comme une pellicule, sur le pare-brise de la voiture, Pourquoi couvre-t-elle de buée le miroir de l'entrée? Pourquoi s'introduit-elle Comme un virus dans le foie, dans le cerveau, dans les poumons, dans le pancréas? Pourquoi brise-t-elle nos os, fatigue notre coeur, gonfle les veines de nos mains? Nous avons été b

Rêve en roumain

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J'ai rêvé en roumain. Un rêve clair, aérien, compréhensible. Première fois que cela m'arrive. Je suis au milieu de gens souriants, des gens qui me sourient, je leur souris aussi. Nous marchons d'un pas lent, d'une lenteur que seuls les rêves rendent belle, comme une scène de film au ralenti. Moi et eux, ensemble, nous sommes les acteurs d'un film, celui de ma vie qui sous la lumière des projecteurs de mon rêve, devient céleste. Nous avançons hors du temps, dans un temps qui ne m'appartient pas mais qui m'accueille les bras ouverts. Nous parlons, partageons, écoutons. Je vois leurs yeux et dans leurs yeux, une proximité telle une berceuse, celle après laquelle je cours désespérément chaque nuit, celle que je me chante à moi-même les soirs où il fait très noir. Je m'exprime dans cette langue que je veux faire mienne alors qu'elle ne m'appartient pas. Je dis mes pensées, ne bute sur aucune d'entre elles.  Je nomme les sentiments qui me sont mi

Animal

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Ponydream S-a nascut animal, a trait animal, va muri animal crede ca omul este rau,  firul uman aduce doar nenorociri, neliniste, frica,  firul animal aduce viata si instinctul vietii animalul mananca, se uita, observa, actioneaza fara a se gandi omul se gandeste, se gandeste, se gandeste si se pierde gandul il incurca, gandul ascunde spectacolul naturii, murdareste existenta tacerea animala este pura ochiul animalului este misterios ochiul omului este dubios, poate chiar rautacios mersul animalului este un dans, un poem prelungit, o pictura inmensa Animalul si omul insa au un punct comun Amandoi vor muri animal Omul se crede mai tare, mai puternic decat animalul degeaba va muri si el moartea lui nu va fi mai frumoasa decat cea a animalului dimpotriva moartea lui va fi urita, cu ea va constientiza ca a pierdut partida Ce rost are sa ne credem superiori daca tot o sa murim animal? Animalul moare ca si cum a trait : modest, lucid  si mandru de constanta vietii lui omul moare deznad

Un an mai tarziu

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"Orasul seamana cu o harta gaurita, trebuie sa sar, trebuie sa fie atenta, trebuie sa ma cumpar pantofi, pansamente si rabdare" scriai acum un an. ai gasit pansamentele? Am gasit pansamentele, da. Ba sunt prea mici, ba sunt prea mari, ba se dezlipsesc un pic prea repede... Oricum, nu e grav, am o cutie mare in baie in care mi-am facut o rezerva, un fel de colectie, din cand in cand deschid cutia si cand vad ca sunt aici, ma simt bine. Daca sangele meu se fofileaza afara, ele sunt pregatite, ca sa-i blocheaza drumul.  Cand eram mica, aveam o pasiune pentru pantofi, pantofii care erau mari, prea mari pentru mine, ma gandeam ca daca i-as incaltez, as deveni mare, iar cand suntem mari, problemele noastre dispar, toata lumea stie asta, cei mari au puterea, forta, rezistenta ca viata lor sa aiba culoarea la care viseaza... Pentru ca visam mult, am incercat multi pantofi, in magazinele, vanzatoarele ma priveau ca si cum eram nebuna, ma priveau cu inaltime si cu mila, nu conta,

Liberté

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Qui que vous soyez, où que vous soyez Qui que nous soyons, où que nous soyons Qui que tu sois, où que tu sois Qui que je sois, où que je sois Quelques possibles possibilités: choisir sa terre de vie et celle de sa mort Partir revenir mourir là "où"  tous les possibles  nous sembl(ai)ent possibles Une impossible possibilité: choisir sa terre de naissance incorrigeable  inflexible naissance  qui désormais n'a plus de sens Liberté libérée écrouée Condition humaine effacée Droit de choisir retiré Roms de france et d'ailleurs contraints à retourner au pays Arrrivés dans le pays rebus,  une seule envie, une idée fixe:  repartir Ils repartiront puis reviendront Les gens du voyage voyageront forcés sur la base d'un volontariat obligatoire ou d'un retour volontaire (désormais les mots ne comptent plus,  perdus dans leur profond et ridicule non sens) ils quitteront le pays des droits pour celui des sans droits celui des sans riens Bannis de là-bas car ils n

Les étendues

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Etendue dans une chambre blanche et jaune, remplie de la lumière brûlante du soleil qui vient frapper ses occupants souffrants. Une vieille dame aux bras et jambes d'un bleu douteux dans lequel ses yeux ne peuvent se fondre, que ses yeux fuient. Honte. Femme vieillie avant l'âge, au coeur malade opéré trois fois sans succès, petite enveloppe de 50 euros à chaque hospitalisation : le prix de sa survie, à elle, la patiente, humaine, le prix de leur survie, à eux, les médecins, matérielle. Une autre, sans âge, sans voix, sans espoir, les bras criblés de petits trous dans lesquels elle aimerait se cacher pour ne pas voir, pour ne pas entendre. Honte, encore. Trois corps affaiblis, condamnés à supporter et nourrir un système pourri. Trois corps + un quatrième, diminué et chancelant, mais luttant contre les démons qui ont décidé de prendre possession de son corps, d'en faire leur joujou humain, de le sculpter à leur manière, comme un vulgaire bout de bois : deux trous

Te souviens-tu?

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Te souviens-tu? Des monts de nos enfances Des bosses, des pentes, des vides Puis de nos remontées? Te souviens-tu? Des crises, des chutes, des tempêtes Puis des éclaircis? Te souviens-tu? Du rouge gonflé de ses veines, de la couleur verdâtre de ses yeux creusés Et de nos mains petites, fragiles et pâles ? Te souviens-tu? Des cris, des pauses, des états de grâce suspendus Et de nos coeurs battants? Te souviens-tu? Des reprises après les pauses, des minutes comme des heures, des débris de vies sur le sol Et de nos regards se croisant? Te souviens-tu? De l'après, des corps vidés, des silences, des coeurs saignants Et de nos yeux bouffis? Oui? Tu t'en souviens? Eh bien, oublie-les maintenant Seuls les beaux textes méritent d'être relus Les passés tristes et écorchés ne méritent plus d'être regardés. Souviens-toi seulement de nos yeux, de nos mains, de nos coeurs d'enfant. Laisse les écorchures et les larmes A jamais sèches et mortes

Du rose sur le gris

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L'enfant se réveille Elle voit de ses yeux un monde rose et blanc Elle s'habille de rose et de blanc Elle a les joues roses et le coeur rose,  Elle ne voit autour d'elle que du rose et du blanc Rose est sa couleur, blanche est son âme Sa maman, elle, est noire, toute noire L'enfant ne comprend pas Sa maman s'habille en noir, Elle parle et ne sort que des mots gris ou noirs Sous ses yeux creux et malheureux, elle a des plis tout gris Grise est sa vie, noir est son reflet dans le miroir L'enfant se réveille Elle veut mettre du rose et du blanc sur sa maman Elle prend ses crayons de couleur et sa gomme blanche Elle s'approche de la chambre noire Elle voit l'ombre sombre de sa maman dans le lit gris Rose doit être la couleur de sa maman, blanche doit être la couleur de son âme L'enfant prend sa gomme blanche Elle l'approche de la peau grise de sa maman Elle gomme, gomme, gomme, gomme Mais le gris reste gris,  Pire, l'enfant découvre sous l

Flottant

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Voici ci-dessous, la traduction de l'article que j'ai écrit pour le site de la revue Dilema Veche .  Je remercie la rédaction et Ana, en particulier, pour m'avoir donné la possibilité de m'exprimer sur un sujet qui compte particulièrement... à mes yeux... "Bucarest, à travers mes yeux La raison de ma présence ici, à Bucarest, de mon exil volontaire en Roumanie, pays que l'on fuit plutôt que l'on ne choisit reste pour de nombreuses personnes une folie, une chose pas claire, étrange voire inquiétante. J'ai quitté mon pays natal et j'envie parfois les vrais exilés ceux qui disent aimer passionnément leur pays d'origine, sans pouvoir pour des raisons politiques ou économiques y vivre: dans ces moments, mon exil à moi me semble superficiel, capricieux, individualiste. Pourquoi suis-je ici? Je le sais et l'oublie peu à peu. Ce qui m'intéresse et ce qui rend perplexe les gens autour de moi c'est la raison pour laquelle je persiste à rest

Intr-o plutire

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http://www.dilemaveche.ro/sectiune/dileme-line/articol/bucure-tiul-prin-ochii-mei Articolul publicat pe situl Dilemei Veche , l-am scris intr-o suflare, scrierea lui m-a ridicat intr-o lume plutitoare, m-a emotionat sa vad in litere sentimentele mele care pana atunci doar mie imi apartinau. Acum ca cuvintele mele sunt citite, ca ideile mele au gasit vreun ecou la cititorii de aici ma simt cam tulburata, o tulburare bucuroasa, dulce, hranitoare. Tot plutesc... Le multumesc tuturor cele care au inteles ceea ce am vrut sa spun cu limbajul meu. Drumul continua, cartea continua... Faceti parte din ea, sunteti personajele ei, totul va fi bine... ps : pentru ca tot sunt frantuzoaica, o sa pun in postul urmator varianta articolului in franceza pentru cei care sunt intr-o alta parte, intr-o alta lume... Sper ca si ei vor intelege cate putin.

J'avais moi aussi un tas de dents sous mon lit

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Maria m'a raconté l'histoire de la petite souris Pérez. Elle est partie d'une phrase que je n'avais pas compris. Elle me l'avait répétée, je comprenais chaque mot, mais je ne trouvais pas le sens. C'était comme ça: cela fait cinq dents que la petite souris Pérez ne vient plus. Elle m'a raconté l'histoire: lorsqu'un enfant perd une dent, l'enfant doit faire un voeu et mettre la dent sous son lit. La petite souris Pérez vient, prend la dent et alors le voeu de l'enfant se réalise. Cette histoire m'a beaucoup plu, la phrase devenait subitement très belle et très triste à la fois. J'avais moi aussi un tas de dents sous mon lit. L'approche de Marin Malaicu-Hondrari Maria mi-a spus povestea soarecelului Pérez. A plecat de la o fraza pe care nu o intelegeam. Mi-o repetase, intelegeam fiecare cuvinte, dar nu gaseam sensul. Suna asa: Sunt cinci dinti de când nu vine soarecele Pérez. Mi-a spus povestea: când unui copil îi cade un dinte,

Eclair

pluie vent éclair une impression de fin de monde le chat regarde l'éclair et la goutte d'eau glissant sur la vitre de sa patte, il tente de l'attraper mais l'éclair est plus rapide et la goutte d'eau chassée par d'autres flots déçu, le chat s'en va il devra se contenter d'une souris grise un peu décrépie sans vie sans éclair et d'elle elle aussi avait voulu attraper l'éclair et de sa main voler la lumière mais son geste avorté n'avait rien donné déçue, elle s'en était allée elle devra se contenter d'un chat gris et d'une vie un peu décrépie

Pourquoi?

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Je suis là, bien là, je sens ma respiration, mon coeur, mes veines, mon sang... je me vois, m'écoute, m'entends Pourtant... Mercredi, quelqu'un a posé la main sur moi croyant y trouver la fortune L'idiot n'a pas réussi, il s'est retrouvé avec un corps tenace qu'il a dû tiré sur plusieurs mètres croyant que ce corps deviendrait de l'or Quand il a compris qu'il ne traînait que de la chair et des os, il a tout lâché. Les os et la chair se sont écroulés sur l'asphalte de Bucarest Un petit tas au milieu du macadam de la grande artère Je suis tombée, puis me suis relevée Inconsciente, j'ai bêtement juré à la vue de mon sac déchiré Le sang de mon bras, les tambourins de ma tête, les bleus de ma peau, je ne les voyais pas Je voulais me reconnecter à la vie normale comme si ma chute et mes blessures étaient anormales J'avais chuté, c'était ma faute J'avais perdu l'équilibre S'agripper, remonter,  à tout prix, ne

Le silence de Bucarest / Bucurestiul atît de tacut

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"Lorsque je rentre le soir, je marche à pas lents, empruntant, la plupart du temps, des rues détournées, émerveillé, à chaque fois, par le silence de Bucarest, la nuit. Je dérange les chiens qui dorment blottis sur les bouches d'égout. Ils me regardent, les yeux à moitié collés par le sommeil, sans lever la tête. Quand aux chats, ce sont des fantômes indolents, vous avez à peine le temps de les distinguer qu'ils ont déjà détalé à un ou deux mètres de votre pied. Si je m'écoutais, je ne sortirais qu’à la nuit tombée, je m'accrocherais à ce corps immense et brillant, tatoué de bâtiments construits dans tous les sens et tournerais autour de lui jusqu'à ce que je perde l'équilibre. Une ville anesthésiée où dort une baleine géante et où le dernier habitant éveillé, moi, est accroché à son dos et tente d'arriver chez lui." Tue-moi de Ana Maria Sandu "Cînd ma intorc seara acasa, merg incet, de multe ori o iau pe strazi ocolite si ma tot minunez cum

Elle dit... / Ea spune...

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Je m'appelle Roumaine, Rou pour les proches, un nom ridicule mais j'y suis pour rien.  J'ai été adoptée par une française, un peu folle, un peu perdue. Moi aussi, alors ça tombe bien.  Elle a décidé de vivre ici à Bucarest, de traduire, d'écrire, de vivre et de travailler dans ce pays que tout le monde veut fuir. Elle dit qu'ici elle est bien, que l'air est doux, elle voit des couleurs et des fleurs partout même dans les quartiers les plus gris de la ville, elle dit que les roumains sont gentils, que leurs jurons sont un signe de sincérité et d'endurance, elle dit qu'ici, se trouvent les auteurs les plus ingénieux, les plus talentueux, les poètes les plus poétiques, que les auteurs de théâtre ont cette folie qui manquent à ceux d'ailleurs, elle dit que la ville sent bon, elle dit que les vins roumains sont divins, elle dit que sa vie est plus vivante ici, que là-bas, elle dit que la pauvreté du pays cache une richesse sans limite, une générosité qu

Samedi avant dimanche

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Samedi avant dimanche Les silences sur les bruits vivants L'insignifiance des gens La pensée lente livrée à elle même Les idées en noir profond ni fissure ni brisure sans issue elle s'enfonce s'étouffe sombre puis remonte les lundis après les dimanches elle revient comme si de rien n'était les gens la regardent ne savent pas d'où elle vient ce qu'elle a vu ce qu'elle a perdu le sourire a décrété qu'il la fuirait les vendredis les vendredis soirs, il s'échappe s'en va les samedis et les dimanches il n'est pas il revient les lundis cruel et moqueur il l'a bien eue ! Ludovic Debeurme

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les veines au bord de la peau les yeux au bord de l'abîme elle regarde le jour la date le mois l'heure la minute la seconde où... l'aiguille est entrée sous sa peau elle n'en est plus jamais ressortie bien au fond sous sa chair elle se sent bien la garce son anniversaire aujourd'hui ou demain je ne sais plus elle en est fière elle jubile sa tête pointue pique la peau nue vicieuse et lâche elle ne la perce même pas la peau ne bouge pas elle subit elle n'est qu'un bout de peau morte peinant à abriter la chair démente

Le même paysage

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Letitia Ilea le même paysage voyant le même paysage tu finis par ne plus le voir voyant les mêmes gens tu finis par ne plus les connaître vivant la même vie tu finis par ne plus vivre je proclame cela devant le même paysage parmi les gens que je connais depuis toujours trébuchant dans la seule vie que je connais Blues pentru cai verzi de Letitia Ilea (Cartea Romaneasca) acelaşi peisaj văzând acelaşi peisaj sfârşeşti prin a nu-l mai vedea văzând acei aşi oameni sfârşeşti prin a nu-i mai cunoaşte trăind în acelaşi fel sfârşeşti prin a nu mai trăi proclam asta în faţa aceluiaşi peisaj printre oamenii pe care-i cunosc dintotdeauna împiedicându-mă în singura viaţă pe care o cunosc Blues pentru cai verzi  de Letitia Ilea  (Cartea Romaneasca)

A fleur de peau / Dedesubt

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o floare o piele pielea are culoarea gratiei ascunde in ea o fiinta pura delicata gingasa ca o lacrimioara ca o lacrima nu este mine, este altcineva dar sangele care este sub pielea diafana este acelasi sange care curge in venele mele il vad gudurandu sub albeata acoperisului al meu nu gudura doar bate si loveste Sister - Emily Loizeau *** une fleur une peau la peau a la couleur de la grâce  elle cache en elle un être pur délicat fragile  comme une lacrimioara comme une larme  ce n'est pas moi, c'est quelqu'un d'autre  mais le sang qui est sous la peau diaphane  est le même sang qui coule dans mes veines  je le vois frétiller sous la blancheur de son toit  le mien ne frétille pas il bat seulement et frappe Sister - Emily Loizeau

Cerul ne vorbeste/Le ciel nous parle

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J'ai lu : "Nous avons besoin d'un ciel clandestin et d'une causalité féerique qui échappent aux obligations prosaïques du jour"* Puis de ma fenêtre, j'ai vu : J e me suis tu. * Rilke cité par Michèle Lesbre dans "Le Canapé rouge" ----- Am citit: "Avem nevoie de un cer clandestin si de o cauzalitate feerica care scapa de obligatiile prozaice ale zilei"* Pe urma am vazut pe fereastra :  Am tacut. * Rilke citat de Michèle Lesbre in "Le Canapé rouge"

In familie / En famille

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Maine, o sa fiu la salonul de carte din Paris pentru lansarea lui L'écorchure de Ana Maria Sandu. Povestea noastra a inceput ca un poem, poemul a devenit proza. Va invit sa veniti sa va intilniti cu autoarea si ilustratoarea cartii, Marine Joatton ... si eventual cu mine : sambata 27 martie la ora 14.00 27 mars   pe standul editurii (T24) duminica 28 martie la ora 17.00 pe standul Institutului Cultural Roman  (stand X43)  si pentru ca tot vorbim de poezie : duminica 28 martie la ora 14.00 pe standul editurii L'école des loisirs (R71), Les Anglaises si autoarea lor vor fi acolo. *** Demain, je serai au Salon du livre de Paris pour le lancement de L'écorchure d'Ana Maria Sandu. Notre histoire a commencé comme un poème, le poème est devenu prose. Je vous invite à venir rencontrer l'auteur et l'illustratrice du livre, Marine Joatton ... ainsi que moi éventuellement : samedi 27 mars   à   14 h   sur le stand des éditions du Chem

Notre écorchure

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"L'écorchure" exista. O tin in miinile mele. E dulce. Alba. Se uita la mine. Ma uit la ea. O ating. Are mirosul copilariei, acela pe care o visez. Evoca durere si viata  Cuprinde cuvinte si culori "L'écorchure" este un adapost pentru zgarieturile, mici si mari, sangeroase si puternice "L'écorchure" este feminina Este prima mea zgarietura literara,  am crescut cu ea, am invatat cu ea e semnul meu de razboi, sunt mandra de ea ii sunt indatorita peste masura ana, précieuse ana, merci... *** "L'écorchure" existe. Je la tiens dans mes mains. Elle est douce. Blanche. Elle me regarde. Je la regarde. Je la touche.  Elle a l'odeur de l'enfance, celle dont je rêve toujours.  Elle évoque une douleur et une vie.  Elle comprend des mots et des couleurs. "L'écorchure" est un abri pour les écorchures, petites et grandes, sanglantes et puissantes.  "L'écorchure" est féminine