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Affichage des articles du janvier, 2014

"Dans un espoir presque tendre"

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l’hôpital est une église à plusieurs étages  des prêtres en blanc agitant leur stéthoscope comme un encensoir  dans le pronaos des lits en fer  nous nous sanctifions avec des perfusions  portons des cathéters autour du cou  prions dans l’odeur d’iode frêle est notre chair  nous nous fanons comme les feuilles, et les maladies nous emportent comme le vent  tout passe seule la peur est venue s'installer !  nous nous entassons dans le bazar près de l’ascenseur  achetons de tout petites croix chapelets bougies psautiers calendriers colifichets de la foi des chambres d’hôpital  personne ne peut prendre son lit et aller vadrouiller  alors nous collons les icônes sur la faïence avec du leucoplaste nous les accrochons à la prise électrique  nous dormons avec elles sous l’oreiller des livres de prières couvrent les thés amers  les comprimés du soir posés sur des bouts de papier  remplis de prières  des canules scintillent dans leur

Connexion à l'univers

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Je pourrais ouvrir la bouche et cracher la pierre carrée de la nuit. Tel un exercice de parole, au large de la mer, je répéterais chaque vague.  Dans la lumière des phares chaque fenêtre est une suisse d’horloges rythmant  des moitiés et des quarts de temps. Dans la lumière des phares cette ville ressemble à un grand skieur gelé. Un gros paysan bloqué dans une cabine téléphonique connectée à l’univers.  Etendu sur le dos je pourrais regarder la solitude à ton cou, comme une balle  en or. (le mot gelé dans les stalactites d’une entente,  la chute du fruit dans la confiture -  « obscurité intérieure, privation et renoncement à tous les dons ») Je pourrais briser les aiguilles de l’horloge et écrire : « de toute façon, il est plus tard que tu penses… » Me laisser regarder par les objets. Tracé. Lacéré par leur incompréhension à mon égard. Mais les onguents de la nuit sont partis. Au lever du jou