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Affichage des articles du juin, 2010

Pourquoi?

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Je suis là, bien là, je sens ma respiration, mon coeur, mes veines, mon sang... je me vois, m'écoute, m'entends Pourtant... Mercredi, quelqu'un a posé la main sur moi croyant y trouver la fortune L'idiot n'a pas réussi, il s'est retrouvé avec un corps tenace qu'il a dû tiré sur plusieurs mètres croyant que ce corps deviendrait de l'or Quand il a compris qu'il ne traînait que de la chair et des os, il a tout lâché. Les os et la chair se sont écroulés sur l'asphalte de Bucarest Un petit tas au milieu du macadam de la grande artère Je suis tombée, puis me suis relevée Inconsciente, j'ai bêtement juré à la vue de mon sac déchiré Le sang de mon bras, les tambourins de ma tête, les bleus de ma peau, je ne les voyais pas Je voulais me reconnecter à la vie normale comme si ma chute et mes blessures étaient anormales J'avais chuté, c'était ma faute J'avais perdu l'équilibre S'agripper, remonter,  à tout prix, ne

Le silence de Bucarest / Bucurestiul atît de tacut

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"Lorsque je rentre le soir, je marche à pas lents, empruntant, la plupart du temps, des rues détournées, émerveillé, à chaque fois, par le silence de Bucarest, la nuit. Je dérange les chiens qui dorment blottis sur les bouches d'égout. Ils me regardent, les yeux à moitié collés par le sommeil, sans lever la tête. Quand aux chats, ce sont des fantômes indolents, vous avez à peine le temps de les distinguer qu'ils ont déjà détalé à un ou deux mètres de votre pied. Si je m'écoutais, je ne sortirais qu’à la nuit tombée, je m'accrocherais à ce corps immense et brillant, tatoué de bâtiments construits dans tous les sens et tournerais autour de lui jusqu'à ce que je perde l'équilibre. Une ville anesthésiée où dort une baleine géante et où le dernier habitant éveillé, moi, est accroché à son dos et tente d'arriver chez lui." Tue-moi de Ana Maria Sandu "Cînd ma intorc seara acasa, merg incet, de multe ori o iau pe strazi ocolite si ma tot minunez cum

Elle dit... / Ea spune...

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Je m'appelle Roumaine, Rou pour les proches, un nom ridicule mais j'y suis pour rien.  J'ai été adoptée par une française, un peu folle, un peu perdue. Moi aussi, alors ça tombe bien.  Elle a décidé de vivre ici à Bucarest, de traduire, d'écrire, de vivre et de travailler dans ce pays que tout le monde veut fuir. Elle dit qu'ici elle est bien, que l'air est doux, elle voit des couleurs et des fleurs partout même dans les quartiers les plus gris de la ville, elle dit que les roumains sont gentils, que leurs jurons sont un signe de sincérité et d'endurance, elle dit qu'ici, se trouvent les auteurs les plus ingénieux, les plus talentueux, les poètes les plus poétiques, que les auteurs de théâtre ont cette folie qui manquent à ceux d'ailleurs, elle dit que la ville sent bon, elle dit que les vins roumains sont divins, elle dit que sa vie est plus vivante ici, que là-bas, elle dit que la pauvreté du pays cache une richesse sans limite, une générosité qu

Samedi avant dimanche

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Samedi avant dimanche Les silences sur les bruits vivants L'insignifiance des gens La pensée lente livrée à elle même Les idées en noir profond ni fissure ni brisure sans issue elle s'enfonce s'étouffe sombre puis remonte les lundis après les dimanches elle revient comme si de rien n'était les gens la regardent ne savent pas d'où elle vient ce qu'elle a vu ce qu'elle a perdu le sourire a décrété qu'il la fuirait les vendredis les vendredis soirs, il s'échappe s'en va les samedis et les dimanches il n'est pas il revient les lundis cruel et moqueur il l'a bien eue ! Ludovic Debeurme