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Affichage des articles du août, 2010

Un an mai tarziu

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"Orasul seamana cu o harta gaurita, trebuie sa sar, trebuie sa fie atenta, trebuie sa ma cumpar pantofi, pansamente si rabdare" scriai acum un an. ai gasit pansamentele? Am gasit pansamentele, da. Ba sunt prea mici, ba sunt prea mari, ba se dezlipsesc un pic prea repede... Oricum, nu e grav, am o cutie mare in baie in care mi-am facut o rezerva, un fel de colectie, din cand in cand deschid cutia si cand vad ca sunt aici, ma simt bine. Daca sangele meu se fofileaza afara, ele sunt pregatite, ca sa-i blocheaza drumul.  Cand eram mica, aveam o pasiune pentru pantofi, pantofii care erau mari, prea mari pentru mine, ma gandeam ca daca i-as incaltez, as deveni mare, iar cand suntem mari, problemele noastre dispar, toata lumea stie asta, cei mari au puterea, forta, rezistenta ca viata lor sa aiba culoarea la care viseaza... Pentru ca visam mult, am incercat multi pantofi, in magazinele, vanzatoarele ma priveau ca si cum eram nebuna, ma priveau cu inaltime si cu mila, nu conta,

Liberté

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Qui que vous soyez, où que vous soyez Qui que nous soyons, où que nous soyons Qui que tu sois, où que tu sois Qui que je sois, où que je sois Quelques possibles possibilités: choisir sa terre de vie et celle de sa mort Partir revenir mourir là "où"  tous les possibles  nous sembl(ai)ent possibles Une impossible possibilité: choisir sa terre de naissance incorrigeable  inflexible naissance  qui désormais n'a plus de sens Liberté libérée écrouée Condition humaine effacée Droit de choisir retiré Roms de france et d'ailleurs contraints à retourner au pays Arrrivés dans le pays rebus,  une seule envie, une idée fixe:  repartir Ils repartiront puis reviendront Les gens du voyage voyageront forcés sur la base d'un volontariat obligatoire ou d'un retour volontaire (désormais les mots ne comptent plus,  perdus dans leur profond et ridicule non sens) ils quitteront le pays des droits pour celui des sans droits celui des sans riens Bannis de là-bas car ils n

Les étendues

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Etendue dans une chambre blanche et jaune, remplie de la lumière brûlante du soleil qui vient frapper ses occupants souffrants. Une vieille dame aux bras et jambes d'un bleu douteux dans lequel ses yeux ne peuvent se fondre, que ses yeux fuient. Honte. Femme vieillie avant l'âge, au coeur malade opéré trois fois sans succès, petite enveloppe de 50 euros à chaque hospitalisation : le prix de sa survie, à elle, la patiente, humaine, le prix de leur survie, à eux, les médecins, matérielle. Une autre, sans âge, sans voix, sans espoir, les bras criblés de petits trous dans lesquels elle aimerait se cacher pour ne pas voir, pour ne pas entendre. Honte, encore. Trois corps affaiblis, condamnés à supporter et nourrir un système pourri. Trois corps + un quatrième, diminué et chancelant, mais luttant contre les démons qui ont décidé de prendre possession de son corps, d'en faire leur joujou humain, de le sculpter à leur manière, comme un vulgaire bout de bois : deux trous

Te souviens-tu?

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Te souviens-tu? Des monts de nos enfances Des bosses, des pentes, des vides Puis de nos remontées? Te souviens-tu? Des crises, des chutes, des tempêtes Puis des éclaircis? Te souviens-tu? Du rouge gonflé de ses veines, de la couleur verdâtre de ses yeux creusés Et de nos mains petites, fragiles et pâles ? Te souviens-tu? Des cris, des pauses, des états de grâce suspendus Et de nos coeurs battants? Te souviens-tu? Des reprises après les pauses, des minutes comme des heures, des débris de vies sur le sol Et de nos regards se croisant? Te souviens-tu? De l'après, des corps vidés, des silences, des coeurs saignants Et de nos yeux bouffis? Oui? Tu t'en souviens? Eh bien, oublie-les maintenant Seuls les beaux textes méritent d'être relus Les passés tristes et écorchés ne méritent plus d'être regardés. Souviens-toi seulement de nos yeux, de nos mains, de nos coeurs d'enfant. Laisse les écorchures et les larmes A jamais sèches et mortes