Vendredi 20 novembre, je suis allée rencontrer les élèves de 5e1, 5e2, 5e4 et d’UPE2A du collège Lamartine de Villeurbanne. Ils avaient travaillé autour" Des inoubliables ” avec leurs enseignants Mme Beaulieu, Mme Nouvel et M. De Ona. J'ai beaucoup aimé discuter avec eux, les écouter, voir dans leurs yeux, au-dessus de leur masque, des étincelles, des rêves, de l'émerveillement ! Chaque fois que je vais rencontrer des lecteurs, je comprends un peu mieux pourquoi j'écris. De retour chez moi, je m'installe à ma table d'écriture, les doigts légers et frétillants, et le coeur comblé.
Mardi, c’est poésie, c’est Roumanie. Et aujourd'hui, c'est Beaucoup de choses dans le très beau Blues pour chevaux verts de Letiția Ilea (éditions Le Corridor bleu , 2012). *** BEAUCOUP DE CHOSES je dois apprendre ce matin à regarder au loin vers l'aube des neiges fondues à desserrer ma bouche en un sourire insignifiant à m'habiller pour la saison de la peur puis je dois me rappeler de beaucoup de raisons une chose qui doit être continuée une action noble un vers réussi perdu au milieu de papiers poussiéreux oui j'ai beaucoup de raisons, le cactus, le chien je dois aussi en oublier beaucoup d'autres pour la plupart de plus en plus délicates et le vieux problème de la compréhension s'aggrave à mesure des jours qui passent la matinée s'écoule en établissant des permutations des combinaisons et autres options plans échoués timides décisions dans les scories de l'après-midi apparaissent de nouvelles choses qui doivent être assimilées rappelées oublié
Le poème du mardi appartient au grand Gheorghe Crăciun . Celui-ci et quelques autres ont été découverts après sa mort par sa fille, puis publiés par la revue Observator cultural . **** Cela fait longtemps que je n’écris plus de poésie. Je ne sais plus comment ça s’écrit une poésie. J’ai perdu le sens du langage intermittent. Mon corps est éveillé et fatigué. Les cheveux continuent de déployer leur sauvagerie. Dehors l’hiver noir jaillit. Les rues sont envahis par le bruit de mon coeur. La conscience morale, cette conscience morale d’emprunt. Les souvenirs font tout sombrer, dans les bas-fonds les plus profonds. Les souvenirs sont les jouets de mes nerfs tendus et raidis. La raideur de la fibre de l’arc La raideur du fil d’acier dans l’anatomie interne du piano. La raideur des doigts, la pointe du cri dans le vide. Je n’écris plus de poésie. Je ne fais plus de métaphores. Je n’ouvre plus les yeux le matin pour vivre la même aventure répétable. Je tourne dans la cage Mes dents effritée
il me tarde tant de le découvrir
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